Mongo-Beti

Branle-bas en noir et blanc- Mongo Beti

Coucou Les Bibliovores, ça fait quelques temps qu’on avait pas parlé Bouquins par ici. Me revoilà, avec un auteur classique, Mr. MONGO BETI dans l’une de ses dernières oeuvres « Branle-bas en noir et blanc« , suite épique d’un premier « tome » intitulé « Trop De Soleil Tue L’Amour.

P2280135Dans ce conte burlesque,  Mongo BETI s’esseyait ici pour la deuxième fois à un genre qui lui était somme toute inhabituel: le polar ou du moins la pseudo-enquête policière. De nombreux protagonistes rentrent en jeu: Eddie, un pseudo-avocat, ancien « mbengusite », en mal d’aventures et qui observe sa nouvelle vie au Cameroun avec beaucoup de dérision, Georges, le « blanc de service », plus ou moins indic, plus ou moins barbouze en mal d’amour et à la recherche de sa donzelle, nommée Elizabeth.

Elizabeth est le coeur de cette histoire, ou du moins sa disparition ainsi que celle de son amoureux nouveau  le journaliste Zamakwé, appelé affectueusement Zam.

La recherche d’Elizabeth est une quête qui emporte nos amis Eddie et Georges dans un tourbillon d’imbroglios, de rencontres inhabituelles et avec eux, Mongo Beti nous conte le Cameroun du début des années 2000. C’est un Cameroun peu reluisant, où la corruption et l’entourloupe règne. C’est un Cameroun où la veuve et l’orphelin sont relegués à la souffrance et au mal-être pour peu de choses. C’est un Cameroun où le business est roi, encore plus quand il s’agit de business illicite. C’est un Cameroun somme toute bien triste et déplorable que l’auteur nous décrit sous la cape de la dérision.

Près de dix ans après sa publication, l’oeuvre reste toujours aussi tristement véridique, savamment drôle et elle m’a enchantée tout autant que la première fois où je l’ai lue. Mongo Beti même en s’insérant dans un nouveau genre, a gardé sa plume de maître et a su rester vrai à ses écrits, dénonçant toujours l’iniquité et une Afrique bien triste au final.

Sans vous révéler les détails de la fin, je rajouterai qu’on garde toutefois une note d’espoir et on finit tout de même par un grand éclat de rire. Prouesse s’il en faut. En cette fin d’année 2015, je vous recommande de tout coeur cette lecture pleine d’humour, de poésie et de vérité.

L’homme s’en est allé mais l’oeuvre d’Alexandre Biyidi alias Mongo Beti, ne cesse de vivre après lui.

XoXo,

Anna KEDI SIADE ♦

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